Coallia et ses basses oeuvres (suite)

Nous vous avions laissés au 9 février 2015 où une trentaine de personnes avaient empêché l’expulsion (selon Coallia, une remise définitive des clés, pas une expulsion!).

On nous a signalé qu’un des enfants dormait à la gare ; nous sommes donc allés à l’appartement pour voir ce qui se passait : personne !

 

C’était le 1er avril, drôle de poisson ! La mère est arrivée avec ses enfants, les a accompagnés à l’école et est revenue pour… oui, remettre les clés. Cette fois -ci, ce n’était pas le sbire en chef mais une exécutrice des basses œuvres de Coallia. La maman est repartie avec son sac à main en pleurant. Coallia lui a délivré un certificat d’hébergement et vogue vers le 115, qui n’avait comme d’habitude pas de place, puis vers le dispositif de rattrapage de la mairie de Rennes, qui a trouvé un hôtel pour la famille. L’employée de Coallia m’a assuré « qu’ils partaient volontairement. »

 

L’ imbroglio administratif était le suivant : la préfecture ne renouvelait plus le titre de séjour du père malade, car la famille occupait un logement dédié aux demandeurs d’asile, ce que la famille n’était plus. On leur promettait des papiers dès qu’ils auraient quitté les lieux. Coallia nous a servi la même soupe lors de deux réunions dont une avec la directrice. Celle-ci a proclamé haut et fort que Coallia ne faisait pas d’expulsions illégales, entamait des démarches judiciaires « en dernier ressort. » C’est vrai qu’une procédure coûte cher et peut donner des délais avant expulsion!

 

Le dilemme était le suivant: un logement ou des papiers ! Nous ne pourrons jamais imaginer les pressions effectuées, les fausses informations distillées, le chantage exprimé et les menaces sous-jacentes qu’il a fallu pour que la famille cède sans prévenir ni ses voisins, ni le DAL. On peut imaginer aussi les têtes-à-têtes entre une administration et des migrants maîtrisant certes un peu le français mais très éloignés de comprendre la législation française et son vocabulaire abscons, même pour le citoyen lambda.

 

Dans notre blog nous écrivions le 10 février que la famille risquait de se retrouver au 115 et à la rue ; ce n’est que la réalisation d’un triste pronostic. Si au moins les papiers étaient là ; le statut de la famille est flou donc ses demandes et les réponses apportées aussi. On est loin de de l’insertion dans la vie normale du pays !

 

Lors de la réunion avec la directrice de Coallia, elle nous a indiqué « que nous étions deux associations poursuivant le même but »

Ben voyons !

PS: La famille est hébergée par la mairie de Rennes à l’hôtel à Fougères (pas de place au 115)

 

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